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Dossier : Les meilleures marques horlogères suisses

Depuis le XVIIe siècle, la Suisse est un haut lieu de l’horlogerie. Pratiquement toutes les grandes maisons horlogères contemporaines de luxe se sont établies dans le pays entre cette époque et le début du XXe siècle. Leurs homologues britanniques ont fait bonne figure pendant un temps, mais à la fin de la Première Guerre mondiale, les Suisses faisaient seuls la course en tête.

Jusqu’à ce que les horlogers japonais ne jouent les trouble-fêtes dans les années 1970 avec l’introduction de montres à quartz bon marché, dont la précision ne pouvait être égalée par aucun garde-temps mécanique. Mais la Suisse a surmonté cette épreuve et abrite à nouveau d’innombrables marques, certaines nouvelles, d’autres relancées après des années d’inactivité, et d’autres encore qui n’ont jamais cessé d’exister.

Voici, dans le désordre, les meilleures marques d’un pays qui n’a jamais cessé d’être la première nation horlogère au monde.

Patek Philippe

Toujours détenue par la famille de cadraniers Stern, qui l’a rachetée à la famille Philippe après la crise de 1929, Patek Philippe est une marque qui suscite à la fois respect et vénération. Au début du XXe siècle, lorsque de riches banquiers comme Henry Graves et James Ward Packard rivalisaient pour commander le garde-temps le plus compliqué, c’est à Patek Philippe qu’ils confiaient la réalisation de leurs fantaisies horlogères, payant des sommes astronomiques pour ce plaisir.

Patek Philippe fabrique toujours certains des garde-temps les plus compliqués au monde, mais ce sont les modèles les plus simples que ses clients plébiscitent aujourd’hui, tels que la Nautilus sport-luxe et la Calatrava inspirée du mouvement Bauhaus. Avec Audemars Piguet et Vacheron Constantin, Patek Philippe constitue la « Sainte Trinité » de l’horlogerie.

Audemars Piguet

« AP », comme on l’appelle communément, s’est imposée dans le panthéon des grandes maisons horlogères peu de temps après sa fondation en 1875. Depuis lors, son atelier du Brassus, près de Genève, n’a cessé d’innover, fabriquant le premier mouvement de montre-bracelet à répétition minutes en 1892 et créant un tout nouveau genre de montre dans les années 1970 avec l’emblématique Royal Oak.

Plus récemment, la marque a contribué à lancer la tendance des montres de plus grande taille et n’a pas hésité à utiliser des matériaux high-tech innovants pour ses modèles plus sportifs. Ses montres futuristes Royal Oak Concept, en édition limitée, ne cessent de faire parler d’elles en incorporant toutes sortes d’éléments, des super-héros en 3D à la fonction Répétition Minutes Supersonnerie. Audemars Piguet est véritablement une marque exceptionnelle qui ne se repose jamais sur ses lauriers.

Vacheron Constantin

La plus ancienne manufacture horlogère en activité sans interruption a de nombreux points communs avec ses rivales de la Sainte-Trinité. Elle est notamment capable de fabriquer des garde-temps à complications qui battent tous les records. Vacheron Constantin détient en effet le record de la montre la plus compliquée au monde, avec la montre de poche Berkley Grand Complication dévoilée en 2024. Elle comportait pas moins de 63 complications, l’une d’entre elles étant le tout premier quantième perpétuel traditionnel chinois.

Plus conservatrices que celles d’Audemars Piguet, les montres Vacheron Constantin sont généralement fabriquées en or traditionnel, en platine ou en acier, à l’exception des rares modèles en titane de la gamme. La marque compte parmi ses collections actuelles la Fifty-Six, la Traditionnelle et l’Overseas. Vacheron Constantin a également ressuscité la 222 en or jaune, une montre de sport à bracelet intégré des années 1970, dotée d’un boîtier monobloc. Brad Pitt en possède une et apprécie tellement son design qu’il a acheté un modèle vintage similaire en acier inoxydable.

Rolex

La Suisse a donné naissance à plus de marques de montres de luxe qu’il n’y a de composants dans une répétition minutes. Et pourtant, malgré une concurrence féroce, Rolex reste la référence absolue dans le pays. Même si ses montres n’ont pas les détails, les finitions et même le prestige de certaines de ses rivales, c’est la marque qui est la plus emblématique de l’horlogerie de luxe dans le monde et qui détient plus de 30 % des parts du marché mondial, avec un chiffre d’affaires annuel d’environ 10 milliards d’euros.

 Rolex occasionally breaks free of its conservative shackles

Pour se procurer des modèles haut de gamme comme la GMT-Master II, la Daytona et la Day-Date, il faut encore s’inscrire sur une liste d’attente, et certaines Rolex vintage sont toujours parmi les plus prisées lors des ventes aux enchères, au même titre que les montres Patek Philippe. En revanche, évitez de rappeler aux Suisses que Rolex a vu le jour dans le quartier londonien de Hatton Garden.

Jaeger-LeCoultre

Si l’une des maisons de la Sainte-Trinité venait à disparaître, Jaeger-LeCoultre ferait une excellente remplaçante. Que la reine Élisabeth II ait porté une montre Le-Coultre (comme on l’appelait à l’époque) lors de son couronnement en 1953 en dit long sur le prestige de cette marque, tout comme le fait qu’elle ait fourni des mouvements à Cartier et à Patek Philippe.

Surnommée « l’horloger des horlogers », Jaeger-LeCoultre s’inscrit dans les standards les plus élevés de l’horlogerie, avec des montres qui allient les arts décoratifs à l’ingéniosité technique. Si la marque dispose d’une gamme variée, allant des plongeuses aux montres habillées extra-plates, son fleuron reste la Reverso, un modèle Art déco au boîtier pivotant conçu pour résister aux coups de maillet et de sabot sur les terrains de polo.

Omega

Ce fleuron du Swatch Group est un monstre sacré de l’horlogerie, dont l’illustre histoire remonte à 1848, date de sa fondation par Louis Brandt. Initialement baptisée Louis Brandt & Fils, l’entreprise prend le nom d’Omega une cinquantaine d’années plus tard sur les conseils avisés du directeur de la banque de Brandt, et ce choix s’est avéré payant.

Omega est aujourd’hui l’une des marques de montres de luxe les plus connues au monde et une référence en matière de marketing grâce à ses associations avec l’alunissage de la NASA en 1969 et la franchise James Bond. Avoir une montre portée par des astronautes (la Speedmaster) ou par l’un des espions les plus célèbres au monde (la Seamaster) est une perspective séduisante pour les acheteurs de montres, et cela contribue à asseoir la visibilité de la marque à travers le temps.

Breitling

Que vous ayez besoin d’une montre pour vous déplacer sur terre, dans les airs ou en mer, Breitling a tout ce qu’il vous faut, mais c’est dans les montres d’aviateur que la marque excelle vraiment. Dans les années 1930, Willy Breitling, petit-fils du fondateur, Léon Breitling, a lancé un chronomètre pour les tableaux de bord des cockpits d’avion, qu’il a notamment fourni à Boeing et Lockheed.

La Navitimer, avec sa lunette à règle à calcul caractéristique, a suivi en 1952, devenant dix ans plus tard la première montre-bracelet suisse à voyager dans l’espace, lorsqu’elle a été portée par l’astronaute Scott Carpenter de la NASA à bord de la capsule spatiale Aurora 7. Aujourd’hui, la gamme Breitling comprend notamment la collection Navitimer, ainsi que les séries Superocean, Premier et Chronomat, et la marque sort régulièrement des modèles « héritage » en hommage à son vaste catalogue.

TAG Heuer

TAG Heuer est considérée comme l’une des marques de montres suisses de luxe les plus abordables, mais cela n’enlève rien à sa grandeur. Les chronographes de sport produits par Heuer (son nom d’alors) ont longtemps figuré parmi les plus précis et les plus fiables du marché.

En annonçant cette année qu’elle allait succéder à Rolex en tant que chronométreur officiel de la Formule 1, la marque se hisse à nouveau au rang des meilleurs chronométreurs de sport. Un rôle que la marque a déjà eu l’occasion d’endosser par le passé, alors qu’elle a également été le chronométreur des Jeux Olympiques à plusieurs reprises. Enfin, des chronographes légendaires comme la Monaco, la Carrera et la Monza puisent leurs racines dans le sport automobile.

Au-delà de son patrimoine sportif, il convient de saluer les efforts déployés par TAG Heuer pour entretenir l’esprit d’innovation technologique qui a longtemps fait sa renommée. Des modèles avant-gardistes comme la Monaco V4, avec son mouvement révolutionnaire entraîné par courroie, prouvent que l’innovation reste au cœur de toutes les activités de l’entreprise.

IWC

Géographiquement, le siège d’IWC à Schaffhausen est plus proche de Stuttgart, en Allemagne, que de Genève, berceau de l’horlogerie helvète, et cette distance par rapport à la plupart de ses homologues suisses l’a aidée à forger sa propre identité. Le fait qu’IWC ait été fondée par un Américain, au nom majestueux de Florentine Ariosto Jones, ajoute également à son caractère légèrement anticonformiste.

Si la plupart des gens associent IWC à des montres d’aviateur sans fioritures, un tour dans les archives de la marque permet de découvrir toutes sortes de styles, des pièces Art déco sophistiquées des années 1920 aux montres habillées en or avec des cadrans émaillés. Aujourd’hui, le catalogue d’IWC est toujours aussi varié et sa collection Portugieser abrite des garde-temps incroyablement compliqués, notamment un quantième perpétuel révolutionnaire qui affiche les phases de lune avec une précision de 45 millions d’années.

Breguet

Le nom sacré de Breguet, fondé en 1775 par le « père de l’horlogerie », Abraham-Louis Breguet, se perpétue aujourd’hui dans le giron du Swatch Group. Bien qu’elle n’ait pas la même visibilité ni la même rentabilité qu’Omega, Breguet est sans doute la marque la plus prestigieuse du portefeuille du groupe, qui lui réserve le traitement qui lui est dû. Autant dire que si d’autres collaborations Swatch sont à l’ordre du jour, Breguet ne sera pas sollicitée, de peur que son fondateur ne se retourne dans sa tombe, tel un tourbillon.

Breguet est l’une des grandes marques horlogères de l’ancien monde et ses modèles classiques se distinguent par leurs caractéristiques telles que les carrures cannelées, les cadrans guillochés et les aiguilles « pomme ». Mais pour les inconditionnels de Breguet qui ne veulent pas d’une montre semblant dater du XVIIIe siècle, il y a le chronographe flyback Type XX, une montre d’aviateur développée dans les années 1950 pour l’armée de l’air française.